HOMÉLIE DU DIMANCHE 21 JUIN 2020
12 ème Dimanche du Temps ordinaire
Dans l’Evangile de ce Dimanche Jésus nous dit : « Ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. »
Ainsi, Jésus nous invite à ne pas garder pour nous le message discret d’amour qu’il nous a confié. Ce message s’est inscrit au fond de notre cœur lorsque nous avons reçu l’Esprit-Saint au jour de notre baptême. Et l’Esprit-Saint justement est une force que nous avons reçue (comme les Apôtres je jour de la Pentecôte) oui, l’Esprit-Saint est une force qui nous est donnée pour que sortant de notre timidité et de nos peurs, nous puissions avoir l’audace et le courage de témoigner de ce que nous avons reçu. Témoigner en paroles sans doute mais aussi et surtout par notre manière de vivre et de nous comporter.
Les paroles qu’il nous faut annoncer et vivre sont des paroles d’amour, de bienveillance, de justice et de tendresse.
Nous savons que notre civilisation, notre société malgré tous les progrès qu’elle a pu faire à travers les siècles pour éliminer l’esclavage, la violence de la guerre et des injustices quant à la répartition des biens quant au respect de la nature, de l’animal et de l’homme. Malgré tous ces progrès, nous savons qu’il reste beaucoup à faire.
Nous savons que les forces du mal sont encore à l’œuvre à travers le désir de pouvoir, à travers l’exploitation des plus petits à travers la priorité donnée à la richesse et à l’argent.
Si nous dénonçons cela et c’est notre mission de baptisés de le faire, nous savons que nous ne serons pas toujours compris, que nous serons peut-être méprisés, voir critiqués, voir persécutés.
Ainsi le fut Jérémie que nous avons entendu dans la première lecture. Yahvé Dieu lui demande de dénoncer les injustices et les infidélités du peuple d’Israël mais Jérémie a peur et dit à Dieu : « Je ne sais pas parler. » Et Dieu lui dit : « Ne crains pas ceux qui te veulent du mal car je suis avec toi pour te délivrer. » Et Jérémie fort de ce soutien admoneste les malfaisants en leur disant : « Quittez vos mauvais chemins et renoncez à vos actes mauvais. » Ce qui déclenche évidemment la violence de ceux à qui Jérémie fait ces reproches de la part de Dieu. Mais Jérémie garde confiance en disant au Seigneur : « C’est à toi que j’ai remis ma cause, toi qui scrutes l’homme juste, toi qui vois les reins et les cœurs, fais-moi voir la revanche que tu leur infligeras. » Et Jérémie d’ajouter : « Louez le seigneur, il a délivré le malheureux de la main des méchants. »
Nous aussi, nous pourrions dire à Dieu, je ne sais pas parler. C’est souvent ce que disent les personnes aujourd’hui lorsque dans l’Eglise on leur demande de prendre une responsabilité. Mais le temps passant, après l’acceptation, elles ressentent le soutien de Dieu, malgré les critiques dont elles font parfois l’objet. Elles aussi aux moments d’épreuve, elles peuvent s’adresser au Seigneur avec les paroles du psaume d’aujourd’hui : « C’est pour toi, Seigneur que j’endure l’insulte. Réponds-moi Seigneur, car il est bon ton amour ; dans ta grande tendresse, regarde-moi. »
Alors, comme Jérémie, n’ayons pas peur de vivre l’amour, de vivre la bienveillance, de dénoncer l’injustice, de vivre l’attention aux pauvres. N’ayons pas peur d’être des artisans de paix et de réconciliation, de vivre dans la simplicité et la générosité, même si cela nous apporte des ennuis et des critiques. Le Seigneur nous dit : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l’âme. Soyez sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux et pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. »
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