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Homélie du 29 novembre 2020


Frères et sœurs,


Nous voici enfin dans cette belle période d’Avent. Malgré tous les empêchements à notre volonté, nous nous réjouissons et sommes heureux à la venue de Dieu. Garderons-nous nos portes fermées où ouvrons-nous à l’Esprit ?


Comme le prophète Isaïe, nous avons envie de crier notre détresse : « Reviens, à cause de tes serviteurs … Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face. » Et le prophète de continuer : « Voici que tu es descendu : les montagnes furent ébranlées devant ta face. » Ce sont les paroles que m’avait dit, notre évêque précédent, Monseigneur Fréchard, à l’occasion d’une visite. Je les garde toujours en mémoire, comme gravées dans ma conscience. Oui, Dieu est descendu, nous en sommes heureux. « Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes, nous sommes l’ouvrage de tes mains. » Laisserons-nous modelés par Dieu, façonnés par lui. Comme les enfants qui crient : « Seigneur, c’est toi notre Père. »


Le psaume 79 vient en écho au prophète Isaïe. Le psalmiste crie sa profonde détresse : Dieu de l’univers, pourquoi ne reviens-tu pas ? La vigne que tu as toi-même prise d’Egypte et plantée de tes propres mains, pourquoi laisses-tu tous les passants y grappiller en chemin. Reviens, Dieu de l’univers, plaide le psalmiste.

Saint Paul insiste lui-aussi sur la fidélité de Dieu, sur laquelle nous pouvons compter : il tiendra ses promesses jusqu’au bout, lui qui nous a appelés à vivre en communion avec son Fils.


Restons un peu de temps maintenant avec l’évangile. A cette époque, les chambardements de la nature, les bouleversements, n’ont rien d’extraordinaire. Les apocalypses sont assez courantes : nous l’avons en Daniel, puis en Zacharie et jusqu’à dans le nouveau testament. Dans tous les cas, nous sommes dans l’inconnu quant au moment de l’occurrence. L’éclipse du soleil et de la lune, la chute des étoiles, montrent tout simplement le triomphe du Dieu unique, sur l’idolâtrie païenne. Il faut que notre vieux monde disparaisse pour laisser la place au nouveau.


Tous les journaux en parlent en ce moment. Il semble que nous soyons déjà à un tournant de l’histoire. Mais est-ce que nous en avons pris notre partie ?

L’idée que la terre et ciel puissent disparaître est donc une idée commune à toutes les apocalypses. Mais cette affirmation repose sur la parole de Jésus, renforcée par l’autorité divine. « Ah ! si tu déchirais des cieux, si tu descendais. »

La certitude et la proximité de fin de l’histoire, en cette période d’Avent, n’empêche pas l’ignorance quant au moment précis de cette fin. Seul l’évangéliste Marc en parle, ni Mathieu ni Luc. Cette ignorance nous trouble, comme beaucoup de théologiens d’ailleurs. Il est même dit que même le Fils ne connaît pas l’heure de la fin. C’est souligner l’humanité de Jésus, qui, dans ce cas, est comme nous, dans l’attente. Marc le souligne : il est vain de spéculer sur la date, ça doit rester dans le mystère. Elle reste dans le secret absolu du Père.

C’est pourquoi, l’appel à la vigilance revient comme un refrain. Le maître est sans doute parti pour longtemps, il laisse tout pouvoir à ses serviteurs. Ceux-ci n’ont qu’à veiller son retour. Marc nous interpelle directement : « Veillez donc, car vous ne savez pas l’heure. L’évangéliste nous nomme trois moments d’une journée : le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin à l’aube. Dans tous les cas, le maître de maison vient à l’improviste. L’évangéliste conclut son discours, en mettant dans la bouche de Jésus, l’injonction : « Je vous dis là, je le dis à tous : veillez ! » Nos yeux doivent se lever vers le rassembleur de toute l’humanité : Jésus le Christ, glorieux, ressuscité d’entre les morts.

Cette heureuse perspective doit nous cacher toute réflexion morbide sur la fin des temps. Même dans la crise actuelle, il ne faut chercher les signes de fin du temps. Celle-ci dépend uniquement de la suprême liberté du Père, Maître absolu de l’histoire. Lui seul en connaît le terme.

En attendant, réjouissons-nous de ce temps béni qui nous est donné, le temps de l’attente de notre Sauveur.


Ecoutons St Augustin pour terminer :

« Jean était la voix, mais le Seigneur mais au commencement était la Parole. Jean, une voix pour un temps ; le Christ, la Parole au départ, la Parole éternelle. La voix peut s’éloigner tandis que demeure la Parole. Moi, j’ai la joie en plénitude. Retenons la Parole, ne le laissons pas partir la Parole conçue au fond de nous. »


Joyeuse fête à tous.


Moïz RASIWALA





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